Ouvrir un bar en France | Le mode d’emploi complet

Ouvrir un bar représente le rêve de nombreux entrepreneurs français, mais transformer cette passion en affaire rentable nécessite bien plus qu’une simple ambiance conviviale. Entre le budget de 100 000 à 250 000 euros à prévoir, l’obtention d’une licence de débit de boissons, les formations obligatoires et le respect d’une réglementation stricte, les étapes pour créer votre établissement s’avèrent complexes. Votre projet doit allier concept original, étude de marché approfondie et business plan solide pour convaincre les organismes de financement. Que vous rêviez d’un bar à vin, d’un café concert ou d’un établissement à cocktails, ce guide détaille toutes les démarches administratives, formalités juridiques et obligations légales pour lancer votre activité en toute sérénité. Suivre ces conseils vous aidera à éviter les pièges et à maximiser vos chances de succès dès l’ouverture.

Quelles sont les étapes pour ouvrir un bar ?

Ouvrir un bar demande une préparation rigoureuse qui s’étale sur plusieurs mois. Voici les étapes pour ouvrir un bar que vous devez absolument maîtriser pour réussir votre projet.

Étape 1 | Définir votre concept de bar

La première étape consiste à choisir le concept de bar qui vous correspond. Vous pouvez opter pour un bar classique ou vous spécialiser dans un bar à thème musical, un bar à vin ou encore un bar à jeux. Cette décision déterminera votre positionnement sur le marché et guidera vos choix d’aménagement et de carte.

Étape 2 | Réaliser une étude de marché

Une étude de marché approfondie s’impose pour analyser la concurrence, identifier votre clientèle cible et étudier les flux piétons aux différentes heures de la journée. Cette analyse vous permettra d’affiner votre business plan et de valider la viabilité de votre projet.

Étape 3 | Trouver un local commercial

Le choix du local commercial est crucial. Vous devez vous assurer qu’il respecte les normes ERP (Établissement Recevant du Public) et qu’il n’est pas situé dans une zone protégée près d’établissements scolaires ou d’hôpitaux.

Étape 4 | Choisir un statut juridique

Il faut choisir un statut juridique adapté. La SARL reste l’option privilégiée pour les bars car elle offre une protection du patrimoine personnel et permet d’associer plusieurs personnes au projet.

Étape 5 | Effectuer les démarches administratives

Les démarches administratives incluent l’immatriculation via le guichet des formalités, l’obtenir un permis d’exploitation et une licence de débit de boissons.

Comptez entre 6 mois et 1 an pour mener à bien l’ensemble de ces étapes et sécuriser le financement nécessaire.

Quel type de bar ouvrir ?

Le choix du type de bar détermine largement le succès de votre établissement. Voici les principaux concepts de bar qui séduisent la clientèle française.

Les bars spécialisés se concentrent sur une catégorie de boissons. Un bar à vin propose une sélection pointue avec des dégustations découvertes, tandis qu’un bar à bières artisanales peut installer des tireuses en libre-service. Les bars à cocktails, avec ou sans alcool, attirent une clientèle en quête d’expériences gustatives originales.

Les bars concept misent sur l’animation. Un bar à jeux de société dispose d’une large ludothèque et de grandes tables, parfait pour créer une ambiance conviviale. Le bar musical avec retrogaming séduit les nostalgiques avec ses consoles vintage et ses canapés. Les bars librairies combinent lecture et détente dans des fauteuils moelleux.

Les bars d’ambiance privilégient l’entertainment. Le karaoke et les scènes ouvertes transforment vos clients en artistes d’un soir, tandis que les bars dansants créent une atmosphère festive.

Les bars à thème explorent l’originalité : ambiances d’époque comme les années 80, spécialisations musicales ou lieux insolites comme les rooftops et péniches. Le bar à chats permet aux clients de consommer en compagnie de félins.

En zone rurale, le bar tabac traditionnel conserve ses atouts avec les jeux de loterie et la presse, offrant des services de proximité appréciés.

L’essentiel ? Adapter votre concept de bar au public ciblé et à l’emplacement géographique. Les attentes d’un quartier étudiant diffèrent totalement de celles d’un village de campagne.

Comment créer un business plan pour un bar ?

Créer un business plan solide constitue l’étape incontournable pour convaincre les investisseurs et sécuriser votre financement. Ce document détaille votre projet avec des données chiffrées et prouve sa viabilité économique.

Les éléments d’un business plan comprennent quatre volets essentiels : 

• D’abord, rédigez un pitch de présentation de votre concept global et du service proposé.
• Ensuite, développez votre stratégie marketing en détaillant comment vous comptez attirer et fidéliser votre clientèle cible.
• L’analyse de marché constitue le troisième pilier. Intégrez les conclusions de votre étude de marché préalable : concurrence, tendances du secteur et profil des consommateurs. Cette section rassure les financeurs sur votre connaissance du terrain.
• Le prévisionnel financier représente la clé de voûte de votre business plan. Vous devez présenter un tableau des charges fixes et des dépenses variables, une prévision des recettes sur trois ans, ainsi que vos besoins en financement détaillés (acquisition, location-gérance, mobilier, marchandises). N’oubliez pas d’anticiper les fluctuations saisonnières si votre bar se situe dans une zone touristique ou un quartier d’affaires.

Des outils facilitent la création : le Business Model Canvas permet de décrire votre modèle économique en une seule page pour une lecture simplifiée. Des logiciels en ligne gratuits offrent également une structuration simple et intuitive.

Pensez à mettre régulièrement à jour ce document essentiel. Un business plan bien construit avec des projections réalistes sur la rentabilité maximise vos chances d’obtenir les financements nécessaires pour ouvrir un bar.

Quel budget pour ouvrir un bar ?

Le budget pour ouvrir un bar représente un investissement initial conséquent qu’il faut anticiper avec précision. Comptez entre 100 000 € et 250 000 € pour couvrir l’ensemble des frais, avec des projets ambitieux pouvant atteindre 500 000 €.

Voici le détail des principaux postes de dépenses :

• Le coût d’ouverture se répartit ainsi : le droit au bail oscille entre 20 000 € et 60 000 € selon l’emplacement. Les frais d’aménagement et travaux de mise aux normes représentent 30 000 € à 50 000 €, pouvant grimper jusqu’à 120 000 € pour des rénovations importantes.
• L’équipement professionnel (mobilier, vaisselle, machines) nécessite un budget de 25 000 € à 40 000 €, extensible jusqu’à 60 000 €. Le coût des licences III ou IV varie considérablement : de 7 500 € à 30 000 € selon la localisation, certaines zones atteignant 23 000 €.
• Le fonds de roulement pour les premiers mois d’exploitation exige au minimum 20 000 €. Ajoutez 200 € à 400 € pour la formation obligatoire au permis d’exploitation, et 2 000 € à 10 000 € pour l’équipement sonore.
• Les coûts variables incluent le local (plus important poste), les premiers stocks de boissons et snacking, ainsi que les premiers salaires du personnel (environ 7 000 €).

Nos conseils pour optimiser votre financement : faites-vous accompagner d’un expert-comptable pour établir un budget prévisionnel précis. Demandez plusieurs devis à vos fournisseurs pour comparer les offres. Prévoyez une marge d’erreur pour les imprévus et travaux supplémentaires.

Le choix entre rachat d’un fonds de commerce existant ou création nécessite d’adapter votre capital social en conséquence, chaque option ayant ses avantages financiers spécifiques.

Quelles formations pour ouvrir un bar ?

Contrairement aux idées reçues, aucun diplôme spécifique n’est requis pour ouvrir un bar. Cependant, certaines formations pour ouvrir un bar demeurent obligatoires et d’autres vivement recommandées pour maîtriser les compétences nécessaires.

Le permis d’exploitation constitue la formation obligatoire incontournable. Cette formation obligatoire dure 20 heures réparties sur 3 jours pour un nouvel exploitant. Dispensée par un organisme agréé, elle couvre la réglementation des débits de boissons, la santé publique, l’ordre public, la prévention de l’alcoolisme, la protection des mineurs et la répression de l’ivresse publique. Ce permis d’exploitation reste valable 10 ans et nécessite une formation de renouvellement de 6 à 7 heures.

Si vous proposez de la nourriture, la formation en hygiène alimentaire devient obligatoire. Cette formation de 14 heures coûte environ 300 € et concerne tout établissement servant des plats transformés comme les plateaux de charcuterie ou les tapas. Vous pouvez en être dispensé avec 3 ans d’expérience comme gestionnaire/exploitant ou un diplôme professionnel. Alternativement, un membre de votre équipe peut suivre cette formation axée sur la sécurité alimentaire.

Formations recommandées : un BTS hôtellerie-restauration, un BTS management en hôtellerie-restauration ou une formation en gestion d’entreprise constituent des atouts précieux pour développer les compétences managériales et techniques nécessaires au succès de votre établissement.

Comment obtenir une licence pour un bar ?

Obtenir une licence de débit de boissons représente une étape centrale pour ouvrir un bar légalement. Cette licence de débit de boissons s’obtient après avoir suivi la formation obligatoire du permis d’exploitation.

Deux types de licences s’offrent à vous :

• la licence III (licence restreinte) autorise la vente de boissons fermentées non distillées jusqu’à 18° d’alcool : vin, bière, cidre, poiré, hydromel, vins doux naturels, crème de cassis, jus de fruits jusqu’à 3° d’alcool et liqueurs de fruits inférieures à 18°.
• la licence IV (grande licence) permet de vendre tous types d’alcools sans restriction : rhums, tafias, alcools distillés, gin, vodka, whisky, etc. Plus complète, elle convient mieux à une activité de bar traditionnelle.

Les conditions d’obtention exigent d’être majeur et de présenter un casier judiciaire vierge, certaines condamnations annulant ou suspendant ce droit. Le permis d’exploitation reste un prérequis absolu.

Concernant les démarches administratives : la licence est délivrée par la mairie après déclaration préalable. Attention, le nombre de licences est limité par commune selon des quotas stricts. Si ces quotas sont atteints, vous devrez racheter la licence d’un ancien établissement.

Effectuez votre déclaration d’ouverture 15 jours avant l’ouverture auprès de la mairie ou préfecture. Le coût varie considérablement selon la localisation : comptez entre 7 500 € et 30 000 €.

Cette attestation de formation et ces licences constituent les fondements légaux de votre future activité dans le respect de la réglementation en vigueur.

Quelles formalités pour ouvrir un bar ?

Les formalités pour ouvrir un bar impliquent plusieurs étapes administratives incontournables et le respect des normes strictes. Voici le parcours complet pour être en conformité avec les obligations légales.

Les formalités de création d’entreprise débutent par la rédaction des statuts de votre société. Procédez ensuite au dépôt du capital social (montant recommandé entre 500 € et 1000 €) et à la publication d’une annonce au journal d’annonces légales. L’immatriculation s’effectue sur le site de l’INPI via le guichet unique. Vous recevrez votre Kbis justifiant l’immatriculation au Registre National des Entreprises, accompagné de votre attestation de domiciliation.

Concernant les déclarations obligatoires : si vous manipulez des denrées animales, effectuez une déclaration auprès de la DDPP dans le mois suivant l’ouverture (formulaire Cerfa 13984*03). La déclaration préalable d’ouverture doit être transmise à la mairie maximum 1 mois après l’ouverture.

Les autorisations spécifiques incluent l’accord SACEM pour la diffusion musicale (minimum 400 €/an). Si vous installez une terrasse, demandez une autorisation d’occupation temporaire du domaine public. Votre établissement doit respecter les normes ERP (Établissement Recevant du Public).

Les assurances obligatoires comprennent la responsabilité civile professionnelle et la sécurité sociale pour votre personnel. Une multirisque professionnelle reste vivement recommandée.

Les normes de sécurité exigent l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, l’installation d’équipements de sécurité (extincteurs, alarmes incendie, issues de secours signalées), le respect de la capacité d’accueil maximale et les affichages obligatoires (prix, interdiction de fumer, avertissements sanitaires). L’enregistrement à la CCI complète ces démarches essentielles.

Nos conseils pour réussir l’ouverture

Réussir l’ouverture de votre bar nécessite de maîtriser plusieurs facteurs clés simultanément.

L’emplacement stratégique demeure primordial. Choisissez une zone passante avec une excellente visibilité et un accès facile aux transports en commun. Votre concept original doit parfaitement correspondre à votre clientèle cible, tandis que la qualité des produits et un service irréprochable fidéliseront vos clients.

Développez un branding personnel avec une identité visuelle unique qui vous démarquera de la concurrence.

Pour la communication et le marketing : exploitez les réseaux sociaux pour créer une communauté engagée et promouvoir votre établissement. Organisez une soirée d’inauguration mémorable pour créer un buzz initial, puis programmez des événements réguliers pour maintenir l’intérêt.

Côté gestion opérationnelle : établissez des relations solides avec des fournisseurs fiables en négociant de bonnes conditions d’achat. Recrutez du personnel formé – comptez minimum 2 salariés pour le service en salle et le bar/encaissement. Adoptez une démarche éthique avec des produits locaux et la réduction des déchets.

Des organismes vous accompagnent : CCI, BGE, Initiative France, Réseau Entreprendre et ADIE proposent conseils et soutien. Exploitez les aides financières disponibles : ARCE, ACRE et ARE peuvent considérablement alléger vos charges initiales et optimiser votre trésorerie de départ.

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Foire Aux Questions